Les coups de pieds font partie du panel technique de base, que l’on soit pratiquant confirmé ou débutant absolu. Il existe toute une variété de techniques basées sur les pieds, allant du très simple (coup de pied normal) au très compliqué (coup de pied sauté 720°, typique des arts martiaux coréens).
L’utilisation des pieds peut paraître instinctive. Quoi de plus simple que de donner un coup de pied ? En réalité, il faut pourtant une bonne coordination motrice ainsi qu’une bonne gestion de l’équilibre pour être efficace.
En combat de rue, l’utilisation des coups de pieds haut (entendu, les coups de pieds au-dessus de la ceinture) est généralement déconseillée, car le risque est élevé de perdre l’équilibre en raison du stress, ce qui peut s’avérer déterminant quant à l’issue du combat.
En général, les disciplines d’autodéfense préconisent l’usage de seulement deux coups de pieds : Le coup de pied remontant au niveau des parties génitales et le coup de pied circulaire au niveau de la cuisse.
Plus le niveau du pratiquant est élevé, plus il devient envisageable de placer des coups de pieds plus haut (coup de pieds de côté, notamment, au niveau du torse). Cela suppose une excellente gestion du stress, ce qui ne vient normalement qu’avec le temps et l’exposition répétée à des situations conflictuelle (les policiers sont par exemple fréquemment exposés à la violence et peuvent, avec le temps, mieux gérer leurs émotions).
Les coups de pieds au niveau du visage sont à bannir dans la mesure du possible, à moins que le différentiel de taille entre l’agresseur et vous-même ne vous permette de lever la jambe sans difficulté (l’agresseur mesure 1,60m contre 1,90m pour vous…). Ce qui est rare !
Heureusement, les agresseurs n’ont pas souvent la même présence d’esprit que des pratiquants confirmés, n’étant pas souvent, eux-même, des combattants. C’est pourquoi ils se hasardent souvent à effectuer des techniques qu’ils ne maîtrisent pas, et peuvent rapidement perdre l’avantage dans un combat.
Leur inexpérience peut jouer en notre faveur. Aussi, un agresseur peut être amené à reproduire des techniques vu à la télé, inadaptées au combat de rue, comme les coups de pied de côté au niveau du ventre.
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La gestion des distances et des esquives
Tout imprudent que soit l’agresseur quant au choix de ses techniques, il n’en demeure pas moins qu’un coup de pied latéral bien placé peut vous sécher. À vous dès lors d’apprendre à bien gérer vos distances, votre environnement, et surtout vos esquives.
Pour amorcer un side kick, un agresseur devra se tenir à une certaine distance de vous, équivalente grosso modo au 2/3 de sa hauteur de jambe, ce qui lui permettra de bien lever sa jambe et de vous percuter avec une réserve de frappe lui permettant de vous traverser du 1/3 restant.
Bien gérer ses distances, c’est savoir analyser rapidement la zone de frappe de l’agresseur et votre marge de sécurité par rapport à cette dernière.
Au corps à corps il ne sera pas possible pour l’adversaire de placer de side kick, mais ce n’est pas la distance de combat la plus sécuritaire pour vous. N’essayez donc pas, si possible, de casser la distance entre vous et l’agresseur pour court-circuiter son attaque. Non seulement cela nécessite un excellent coup d’oeil (ce qui est compliqué en combat de rue car le stress ralentit votre temps de réaction), mais en plus vous êtes toujours à portée de frappe.
Le corps-à-corps est une distance très dangereuse où il est facile de rentrer en lutte (extrêmement dangereux dans un contexte de rue car le combat s’éternise et que les amenées au sol sont fréquentes) et de se prendre un coup de couteau. Les frappes sont beaucoup plus difficile à percevoir à cette distance, et encore plus à intercepter…
C’est pourquoi dans l’idéal, il convient d’esquiver un coup de pieds soit sur le côté, soit par un mouvement de retrait.
L’inconvénient de l’esquive de côté est qu’elle doit être effectuée au dernier moment pour que l’agresseur ne corrige pas la trajectoire de son coup et ne vous atteigne malgré tout.
Le retrait en arrière est non seulement celle qui vous garantie les meilleures chances d’esquive, mais aussi la plus instinctive. C’est normalement le premier réflexe que vous aurez en voulant parer un coup de pied circulaire. La nature est bien faite !
La phase de contre-attaque
Se retirer en arrière peut ne pas suffire si vous n’avez pas bien géré votre distance, ce qui est très probable sous stress, et il peut arriver que l’agresseur arrive malgré tout à combler la distance pour pouvoir vous percuter. C’est pourquoi, en plus de l’esquive, vous devrez sécuriser la situation par une défense.
Là encore le geste est assez instinctif. Il s’agit d’une double percussion au niveau du pied ou de la cheville avec les deux mains.
Bien entendu il n’est pas question d’utiliser les doigts mais les paumes de main !
Pour plus de puissance il est recommandé d’utiliser les paumes l’unes sur l’autre.
L’idée est donc de percuter le pied ou la cheville afin de dévier le coup, soit vers le bas, soit vers le côté. Attention cependant à ne pas dévier le pied vers votre jambe avant, pour le cas où vous opteriez pour la première solution !
Une fois cette défense effectuée, nous retombons dans le schéma de contre-attaque classique, type self-défense, avec une ou plusieurs percussions permettant d’incapaciter l’agresseur et de couvrir sa fuite. Après une déviation du coup de pied, certaines cibles sont plus exposées comme le creux poplité, la cuisse ou les parties génitales. Profitez-en tant que l’occasion se présente !