Saisir les cheveux d’une personne est un geste d’agression qui peut paraître relativement quelconque. Les enfants pratiquent d’instinct ce genre de « techniques » dans les cours de récré, après tout.
Empoigner les cheveux d’une personne n’a pourtant rien d’anodin et une simple saisie est souvent l’étape préliminaire d’une manœuvre plus brutale. Dans une telle situation la panique s’installe instinctivement, les zones supérieures (siège des fonctions cognitives) étant menacées, et l’organisme va se mettre en mode « alarme ». Pour vous en convaincre, observez la réaction d’une personne qui se fait agripper au cou, au niveau des cervicales. Vous constaterez quasi-systématiquement un mouvement de repli, comme si la personne essayait de se recroqueviller.
C’est d’ailleurs ce même réflexe que l’on observe quand une personne est saisie par les cheveux.
Pour ne pas que la situation nous échappe, il faut cependant s’entraîner à aller légèrement à l’encontre de ce réflexe (qui temporise le problème plus qu’il ne le résout), et se dégager de la saisie le plus rapidement possible.
La saisie des cheveux touche plus souvent les victimes féminines que les hommes, d’une part parce que les femmes ont généralement des cheveux suffisamment long pour créer une bonne prise, mais aussi parce que l’agression en elle-même est peu « virile » et qu’un agresseur va préférer s’imposer plus frontalement face à une victime masculine. Heureusement, la riposte appropriée à ce cas de figure ne nécessite pas une grande force physique.
Peu importe le cas de figure cela dit, une réponse immédiate s’impose dans les deux scénarios.
Dans cet article, nous allons voir deux approches (abordées dès le niveau ceinture jaune au Krav Maga) pour mettre un terme aux « prises de tête ».
Table des matières
Riposte 1 : Agir sur l’agresseur
La première option consiste une fois n’est pas coutume à agir via des percussions, en l’occurrence une double percussion au niveau des parties génitales et des yeux.
Il n’y a guère de subtilités sur cette contre-attaque, si ce n’est 2 points à garder à l’esprit à l’entraînement :
– Le bras du haut frappe les yeux, le bras du bas frappe les parties.
Cela peut paraître une évidence, mais soyez attentif au positionnement de vos membres vis-à-vis de la prise de l’agresseur. Si l’agresseur vous agrippe à la tête de la main droite, prenez garde à ne pas percuter son bras droit en tentant votre riposte au visage, en utilisant votre main gauche par exemple.
En résumé, ne vous créez pas une gêne inutile et privilégiez le côté ouvert (avec une riposte au visage de la main droite, du coup, dont le mouvement ne sera pas entravée par le bras tendu de l’agresseur).
– En sus des percussions, utilisez vos jambes pour effectuer une poussée vers l’avant, de sorte à donner plus de puissance à vos frappes et repousser l’agresseur vers l’arrière.
Si correctement exécutée, la technique doit logiquement résulter en un lâché de la saisie par l’agresseur, qui se sera pris deux coups dans des zones très sensibles.
Une fois libéré de la saisie, il conviendra de couvrir votre fuite par une nouvelle percussion (si nécessaire), de préférence aux génitales.
Riposte 2 : Agir sur la prise
Moins conventionnelle, la deuxième option consiste à se défaire de la saisie en exerçant des dégâts directement sur la main de l’agresseur agrippant vos cheveux.
Une prise efficace implique une préhension solide, et pour cela nous avons tendance à appuyer avec force à la base des cheveux, les phalanges repliées.
Pour bien visualiser la chose, représentez-vous un doigt et ses trois phalanges. Lorsque vous effectuez une saisie des cheveux, la phalange médiane (du milieu) est posée à plat contre le crâne, tandis que la phalange distale (la plus haute) est repliée vers l’intérieur de la main.
Dans cette configuration, il est possible de faire lâcher prise à l’agresseur en maintenant sa main plaquée contre votre crâne puis en percutant cette dernière avec votre paume, dans un mouvement du haut vers le bas pour exercer des dommages au niveau de l’articulation des phalanges (la douleur devant alors faire lâcher prise à l’individu).
La percussion doit s’effectuer sur le dos de la main de l’agresseur, au niveaux de la jonction entre les métacarpes et les phalanges. L’onde de choc se propagera ainsi de façon ciblée afin d’occasionner un maximum de dégâts aux doigts.
Attention toutefois, cette option nécessite de mettre de la puissance dans la frappe, c’est pourquoi il faut impérativement maintenir la main de l’agresseur plaquée contre vous (sans quoi il pourrait retirer cette dernière à son bon vouloir et vous observer vous percuter bêtement le crâne…).