Les défenses contre étranglements font parties des fondamentaux de la self-défense. Quant à savoir si les agresseurs utilisent souvent ces techniques, la question reste ouverte.
Quoiqu’il en soit, savoir se défendre contre un étranglement est indispensable, car c’est une technique particulièrement dangereuse et le but de l’autodéfense est de proposer des solutions à un maximum de situations à risques.
Malheureusement, les étranglements sont très fantasmés. Pouvons-nous y remédier ?
Table des matières
Fiction VS réalité
Vous les avez sans doute déjà vu, ces héros de film d’action qui, étranglés par un assaillant, tentent pendant une bonne minute de s’emparer d’un objet à proximité pour le fracasser contre la tête de l’agresseur ! Une fois la besogne faite, ils se relèvent comme si de rien n’était, prêt à repartir pour une demi-heure de combat sans interruption !
C’est un stéréotype qui est matraqué au cinéma, tant et si bien que, comme d’ailleurs bon nombre de stéréotypes liés aux combats, les gens ont intégré cette image dans leur psyché et en ont fait leur vérité.
Dans ces films, les individus étranglés peuvent tenir un long moment et continuer à se débattre sans trop de pression.
La réalité est tout autre ! Malheureusement, rares sont ceux qui peuvent intégrer cela sans passer par la case « test en condition ».
Lors d’un étranglement réel, c’est-à-dire non pas avec les doigts à plat sur le cou mais avec les pouces tournés vers l’intérieur et en comprimant le larynx, la réaction est instantanée : La victime a un réflexe expiratoire causé par la douleur et la surpression créée dans les voies aériennes. Cette même surpression va repousser la base de la langue, qui va bloquer la respiration et provoquer l’asphyxie, cette dernière survenant en quelques secondes.
La compression de la trachée par les techniques de strangulation crée rarement un écrasement de cette dernière, qui est protégée par des anneaux de cartilage (cela nécessite plutôt un impact), mais même en se dégageant à tant de la strangulation, les dommages subit au niveau du larynx peuvent créer des lésions de longue durée (comme la fracture de l’os hyoïde).
Assez pour ne pas pouvoir parler pendant un bon moment, contrairement à ce qui nous est montré dans les films !
L’importance d’ancrer l’entraînement dans la réalité
Le gros du travail de pédagogie en self-défense consiste en réalité à désintoxiquer les pratiquants de leurs idées préconçues, héritées notamment du cinéma et des légendes urbaines.
Il s’agit certes d’une tâche usante pour le professeur, qui doit sans cesse revenir sur les mêmes concepts, mais ô combien nécessaire ! Cela est d’autant plus vrai aujourd’hui, à l’ère de la surexposition aux médias (et notamment à la presse non spécialisée, principale vectrice de désinformation).
Pour ce faire, il ne faut pas y aller par quatre chemins : Les élèves doivent (avec leur consentement…) pratiquer sur eux-même cette technique de strangulation au moins une fois et à faible intensité (mais correctement exécutée).
L’objectif est de travailler sérieusement, travailler dans la sécurité mais aussi de sensibiliser le public à la réalité des choses.
Ressentir une technique vaut mieux que milles mots, et le ressenti lors d’un étranglement est assez spécial pour mériter d’y goûter une fois.
Peu de gens (heureusement !) ont eu l’occasion de ressentir ce que cela fait d’être étranglé, aussi faut-il « tordre le cou » aux croyances erronées par la pratique.