Salut à tous ici Alexandre, très heureux de vous retrouver une nouvelle fois pour un article bien costaud et, une fois n’est pas coutume, j’entends bien partager avec vous un petit pavé fait maison.
Au programme du jour, mes retours sur la formation Protect Krav Maga, animé par l’expert international Itay Gil.
Comme vous le savez il me tient à cœur de parfaire mes connaissances en continu et de me former auprès des meilleurs. C’est un processus lent et onéreux, qui porte ses fruits sur le long terme, mais quand on recherche l’excellence on commence à être exigent sur les personnes auprès de qui l’on se forme !
Et bien que la France regorge de véritables talents, il arrive naturellement de devoir aller chercher les pépites un peu partout, y compris à l’étranger.
C’est ainsi dans les arts martiaux, et c’est également ainsi en self-défense car, comme vous le savez bien entendu, la discipline phare de la self-défense est le Krav Maga, qui est d’origine israélienne. C’est donc naturellement un pays d’où proviennent un grand nombre de très grands experts !
Il arrive pour autant en certaines occasions que le savoir s’exporte hors des frontières, et il appartient alors aux opportunistes de saisir ces chances, capter ce savoir, être à l’avant-garde (et les disciplines d’autodéfense étant en évolution perpétuelle, il est capital pour tout enseignant qui se respecte de se tenir à la page).
Aussi, lorsqu’un expert de la trempe d’Itay Gil s’est proposé d’animer un cursus de formation instructeur en France, à Paris, il ne m’en a pas fallu plus pour réserver mon billet !
Mais… Qui est Itay Gil ? Ce nom ne vous dit peut-être rien pour l’heure car il n’a à ce jour animé que deux sessions en France, cela dit Itay Gil est un expert international de Krav Maga extrêmement renommé et respecté.
Et pour cause, le bougre a une carrière bien fournie ! Après avoir débuté dans l’armée en 1981 en tant que para-commando, Itay Gil intègre peu après le fameux Yamam, une unité spéciale anti-terroriste israélienne composée d’une petite élite triée sur le volet. En une décennie au sein de cette unité, Itay Gil participera à plus d’une centaine d’opérations.
Non content d’appartenir à ce prestigieux corps d’élite intervenant sur des fronts aussi tendus que le terrorisme, il y assurera également le rôle d’instructeur de close-combat (et formera plus de 5000 policiers et personnels de sécurité de 1992 à 1997, à la police des frontières). Il assure toujours le rôle de consultant, à l’heure actuelle.
Par la suite, profitant de son expertise, Itay Gil fondera la société Protect Israeli Security Solutions en 1997, visant à traiter des problématiques de sécurité, de contre-terrorisme et de formation en Krav Maga.
Puis pour allier pratique et théorie, Itay Gil suivra un cursus universitaire qui lui permettra en 2018 de décrocher un diplôme Ph. D in National Defense and Security (soit un doctorat de recherche en défense nationale et en sécurité).
Il aura notamment été sollicité pour l’entraînement des services de sécurité de la présidence israélienne et ukrainienne, ainsi que pour le FBI, le SWAT ou encore les Spetsnaz.
Vous l’aurez compris, Itay Gil est une véritable bête (dans le bon sens du terme !) et son parcours force le respect. Pouvoir me former auprès d’un tel individu était une occasion à saisir à tout prix !
C’est donc avec joie que j’ai eu le privilège de faire sa rencontre lors de sa venue à Paris, et c’est cette aventure que je me propose de partager avec vous de ce pas !
Au menu, du grand Krav Maga ! Posez les couverts, c’est parti !
Table des matières
Game of throne
Me voilà donc sur le départ, à l’aéroport de Marseille-Marignane, déjà impatient d’en finir avec ce trajet. En effet à peine arrivé, me voilà accueilli par une grève d’Air France (mais je commence à connaître la musique).
Cela dit je ne ferai pas la mauvaise langue car in fine mon vol sera maintenu ! Ce n’est pas passé loin pour cette fois. En réalité, à l’exception d’une longue file d’attente pour le dépôt des bagages, tout se passera bien. Si ce n’est…
…Et oui vous l’aurez reconnue, la fameuse anecdote du jour !
Les amis, vous le savez maintenant c’est une habitude pour moi, il ne se passe pas un voyage sans une mésaventure quelconque !
Après m’être fait jarreter par une vieille dame à l’aéroport pour cause d’enregistrement vidéo (et oui on était encore en Vigipirate à ce moment-là) puis avoir dû supporter le babil frénétique d’une voisine de siège (ponctué de rires tonitruant qui n’étaient pas sans évoquer celui d’une truie, pour un rendu somme toute assez folklorique), je me croyais naïvement à l’abri de futures déconvenues.
Erreur, je n’allais pas tarder à m’en rendre compte.
Vous arrive-t-il d’aller aux toilettes dans des lieux publics ? J’imagine que oui ! Et je pourrai donc supposer que verrouiller le loquet des toilettes dont vous venez de prendre possession avant de procéder à la grosse commission n’est pas la preuve d’un génie quelconque ?
Dans ce cas vous comprendrez ma mine déconfite lorsque, me hasardant à entrer dans une cabine visiblement libre, la porte ne m’opposant aucune résistance, je tomba nez-à-nez avec un individu en plein effort.
Nous nous regardâmes un bref instant qui paru durer une éternité, chacun se renvoyant le regard confus de l’autre… Puis sans doute grâce à mon instinct reptilien sur-développé je pris sur moi de fuir les lieux du drame.
Cette vision me hantera longtemps, je ne vous le cache pas.
Bref, trêve de plaisanteries ! Le voyage était un peu animé mais relativement court, environ une heure, et un taxi plus tard me voilà dans mon Airbnb où je vais gentiment me prélasser, car le lendemain sera une grosse journée (de plus j’ai des souvenirs malsains à évacuer…).
Du Krav Maga sous stéroïde
Et voilà nous y sommes, le premier jour de la formation instructeur Protect Krav Maga commence enfin ! Après une bonne nuit de sommeil je dois dire que je me sens assez en forme et d’attaque !
Le temps de prendre un petit café histoire de me booster, et me voici sur le départ, en route vers le club Daumesnil où se déroulera le stage, ce qui m’évoque certains souvenirs de mon temps passé à me former au Krav Maga avec Alain Formaggio à Paris (bien que m’en étant séparé depuis, pour des motifs que j’ai expliqué dans une précédente vidéo).
Je remercie d’ailleurs Alain car c’est par son biais que j’ai pu entendre parler d’Itay Gil et me renseigner sur le contenu de son enseignement.
L’expert israélien est en effet très connu à l’international, mais force est de constater qu’il n’a pas encore percé en France. Et pour cause, il ne s’agit aujourd’hui que de la deuxième session de formation instructeur animée en France par Itay Gil depuis la création de sa méthode !
À l’exception d’une poignée de stages organisés par ce dernier (dont un à Hyères, dans le Var, où j’ai pu le rencontrer pour la première fois et mesurer tout le potentiel de sa méthode), il se fait donc assez rare dans l’Hexagone et c’est véritablement une chance et un honneur pour moi que de faire partie de la deuxième génération de ses élèves français !
Pour cette première journée, je dois avouer que je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Est-ce qu’elle sera axée autour des techniques ? De la pédagogie ? Mystère à ce stade, et alors que je franchis le seuil de l’établissement je suis accueilli par toute l’équipe, ce qui coupe court au fil de mes pensées.
Après les présentations et les premiers échanges, je passe maintenant en mode « entraînement intensif ».
La journée se révèlera assez rude. Je rentrerai chez moi complètement rincé, mais cela promet pour la suite !
Concrètement, le stage s’est déroulé en très petit comité puisque nous n’étions que 6, et l’intégralité du contenu était dispensé en anglais (ce qui ne m’a pas gêné outre mesure, mais c’est à noter pour les potentiels intéressés, sachant qu’une personne gérait la traduction comme elle le pouvait).
Nous étions déjà tous passé entre les mains d’Alain Formaggio, nous avions donc déjà un bon niveau de Krav (ce qui est un prérequis pour intégrer le cursus).
Autrement dit le but n’était pas de réviser les bases, comment donner un coup de poing ou je-ne-sais-quoi. Nous sommes d’emblée entré dans le vif du sujet.
J’ai énormément appris de cette première journée, et le niveau était tout simplement exceptionnel.
J’ai pris un très grand plaisir à décortiquer les propos et pratiquer, mais aussi remettre certains acquis en question. Une seule journée, et déjà des évolutions en perspectives !
Itay Gil a partagé son expérience du terrain sans filtres, c’est quelqu’un de très accessible et que l’on prend plaisir à écouter car son discours est très pragmatique et agrémenté d’une dose d’humour, ce que j’apprécie vous le savez car j’aime bien déconner un peu, moi-même !
Première partie de journée : Place au concret
Que dire concrètement, sans trop en dévoiler pour préserver la confidentialité du contenu ?
La matinée était très orientée physique et techniques. C’était également l’occasion pour Itay Gil de nous découvrir, de jauger le niveau des participants.
Nous avons donc passé en revue quelques technique, mais le travail était surtout axé sur les concepts.
Par exemple, quelque chose de tout simple mais, le fait de ne pas rester dans la ligne d’attaque !
Bien que les explications rendent toujours mieux en direct que dans un article, l’idée principale qu’Itay Gil a voulu faire passer est de neutraliser le plus rapidement possible l’agresseur.
Or quand nous commençons à rentrer dans un échange de coups, avec des blocages, des esquives, des contre-attaques, etc… Au bout d’un (court) moment, si l’agresseur est toujours debout, le conflit rentre dans une deuxième phase où l’opposant va riposter, frapper, son adrénaline va monter en puissance, il pourra se saisir d’une arme, … Bref, une phase que l’on veut à tout pris éviter en self-défense, car nous recherchons à désamorcer le potentiel de nuisance de l’agresseur dès les premières secondes.
Dans cette optique et pour augmenter les chances de survie, Itay Gil préconise donc de sortir immédiatement de l’axe d’attaque, tourner, prendre la fuite si possible et, si nécessaire, neutraliser l’agresseur. Cela nécessite bien entendu une certaine maîtrise des déplacements.
Ce n’est qu’un concept parmi d’autre, je ne m’étendrai pas par soucis de confidentialité comme je vous l’ai dit, mais croyez-moi lorsque je vous dit que le contenu était très riche et qu’Itay Gil est un excellent pédagogue avec un niveau hors du commun. On sent vraiment l’homme de terrain !
Je sais que plusieurs personnes issues d’un Krav Maga plus « traditionnel » ont des réticences à faire évoluer la discipline et ne jure que par le Krav d’origine, qui ne doit pas bouger d’un iota. Ils n’hésitent pas à critiquer les nouveautés proposées par Itay parce que ce ne serait soi-disant pas du Krav Maga. Personnellement je peux vous dire que c’est la crème de la crème !
D’ailleurs, si des experts comme Alain Formaggio n’hésitent pas à se former auprès de lui, à remettre en question leur pratique après un 6ème Dan, c’est bien que l’homme maîtrise son sujet et qu’il possède une expertise hors norme dont il serait dommage de se priver…
Vous le savez j’aime beaucoup (c’est un euphémisme) me former, apprendre de nouvelles choses, voir de nouveaux experts, de nouvelles techniques, … Et au bout de tant d’années de vadrouilles, j’ai développé mon coup d’oeil, naturellement !
J’estime savoir plutôt bien faire le tri dans mes modèles d’inspiration, et déterminer ce qui est opérationnel. En plus d’avoir appris des techniques totalement inédites (mises au point par Itay Gil, donc), j’ai pu mesurer toute l’étendue du travail de recherche derrière chaque techniques.
Il faut savoir qu’Itay Gil a passé un doctorat de recherche récemment, c’est donc une personne qui manie aussi bien la théorie que la pratique. Lorsqu’il décortique une technique, ce n’est donc pas sans fournir une explication concrète et détaillée. Tout est fondé sur une logique d’une rigueur exemplaire.
Améliorer sa pédagogie
Si la première partie de la journée était donc axée pratique et mises en situation, l’après-midi, lui, était consacré à la pédagogie.
C’est quelque chose que j’adore et qui me tient à cœur, car c’est une chose que de capter un savoir, mais c’en est encore une autre que de le retransmettre avec justesse. Il y a beaucoup de pratiquants qui font de très mauvais enseignants, et vice versa. C’est donc un point absolument crucial pour moi que d’évoluer tant dans la pratique que dans l’enseignement, qui demeure ma vocation première, ma passion ! C’est aussi une certaine qualité d’enseignement que j’estime devoir à mes élèves, qu’ils participent à mes cours en présentiel ou qu’ils proviennent de mes formations en ligne.
Nous sommes donc tous passé à tour de rôle sur des thématiques étudiées le matin, avec pour mission de restituer ce que nous avions appris et éprouver notre pédagogie, corriger ce qu’il nous paraissait utile de corriger, bref évoluer tous ensemble dans une atmosphère saine, sans critiques inutiles, chacun étant conscient de ses forces et faiblesses mais essayant de s’élever continuellement.
En fin de journée, lorsque la pression redescend, les courbatures commencent à se faire sentir. En plus d’avoir beaucoup agi sur les cervicales, j’ai été le partenaire d’Itay Gil toute la journée !
Je sais donc déjà que je vais bien dormir ce soir et que le réveil de demain se fera sans doute dans la douleur…
Il est donc temps d’aller manger un morceau, prendre un bain puis me coucher pour récupérer le plus possible…
Face contre terre
Après avoir dormi comme un bébé, me voilà refait pour la journée. Quelques bleus commencent à faire surface, mais c’est un grand classique des stages intensifs donc rien d’anormal ! Et puis comme on dit, no pain no gain ! On évolue dans la douleur.
Pendant que je prends mon petit-déjeuner, je me remémore les évènements de la veille et les exercices que nous avions travaillé :
- Étranglements (avec plusieurs angles),
- saisies (vestimentaires, au col notamment),
- clinchs (c’est-à-dire du corps-à-corps avec saisie de la nuque souvent, qu’on voit plus souvent en boxe),
- ceinturages,…
Beaucoup de travail à courte distance, en somme.
Je me remémore également des commentaires sur les réseaux sociaux (et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a de tout sur ces médias). En effet, j’ai pu lire certaines personnes estimant qu’en 5 jours, on n’a pas le temps de devenir instructeur.
Et bien c’est tout à fait juste ! Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour le comprendre, d’ailleurs. On ne devient pas instructeur en claquant des doigts. Ce qu’il faut également comprendre (ce qui a pu échapper à ces personnes), c’est que l’on n’intègre pas un cursus de formation instructeur sans avoir au préalable un gros bagage technique. Autrement dit, ce n’est pas une formation instructeur pour débutant en Krav Maga qui nous est proposé, nous ne sommes pas dans un stage d’initiation.
Du coup, les participants étant triés en premier lieu, le contenu de la formation peut se focaliser sur l’essentiel et zapper les bases. Et oui, dans ces conditions il devient donc tout à fait envisageable d’assimiler une méthode en 5 jours intensifs. Chacun conserve son propre Krav Maga, bien entendu, mais enrichi des éléments du Protect Krav Maga… CQFD !
Sur ces réflexions, je me dirige vers la salle pour entamer la seconde partie.
Redécouvrir le sol
Cette journée se révèlera tout aussi sportive que la précédente (et plus encore). On démarre « gentiment » l’échauffement par du travail sur bouclier histoire de faire monter le palpitant, puis on attaque le programme du jour une fois que tout le monde est chaud.
Et chaud… Il va falloir le rester, car la thématique d’aujourd’hui sera particulièrement épuisante !
En effet, l’axe de travail principal sera le sol, et les pratiquants sauront sans doute de quoi je parle quand je dis que le sol est fatiguant…
C’est en effet un travail bien particulier, très technique et où l’on passe vite en lutte. On a tendance à bien suer dans ce genre d’exercices, et l’on grille très vite son énergie !
En toute honnêteté, le travail au sol n’est pas ma grande spécialité. Cela n’engage que moi, mais je pense qu’il ne faut pas s’inventer une vie et se prétendre expert dans tous les domaines quand ce n’est pas le cas, d’autant plus que j’ai tendance à souvent répéter que le sol est à éviter de manière générale (car c’est une configuration extrêmement dangereuse). J’essaie bien entendu de me former à autant de styles que possibles qui, j’estime, pourront améliorer ma self, mais je préfère rester humble sur certains points et notamment mes talents de lutteur au sol.
J’ai de bonnes bases en raison de mon parcours, mais j’ai plutôt tendance à dire de mon sol que c’est du système D, du sol en mode agressif où mon objectif sera de me relever le plus rapidement possible et non pas partir en lutte.
Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de s’y retrouver quand on maîtrise bien ce sujet, mais globalement je trouve que l’enseignement du sol est très orienté « sport » (avec les clés et les soumissions de type jiu-jitsu brésilien), ce qui est très efficace en combat sportif mais, appelons un chat un chat, pas du tout adapté au contexte de la rue selon moi…
Le temps que vous restez au sol à placer votre Juji Gatame, j’estime que c’est autant de temps pendant lequel vous êtes exposé, laissant le champs libre à un éventuel complice de l’agresseur qui pourra venir marquer un penalty avec votre tête, par exemple.
Quoiqu’il en soit, Itay Gil est de son côté un vrai spécialiste du sol (il a un très bon niveau en JJB notamment), et il a pu adapter son expérience au domaine de la self-défense, ce que je trouve très intéressant car on sort enfin du carcan sportif pour se concentrer sur l’aspect opérationnel des techniques de sol (ce qui est très rare). Du coup j’ai malgré tout pu prendre beaucoup de plaisir à pratiquer cet aspect, qui n’était pourtant pas vraiment ma tasse de thé à la base !
Le stage va ainsi son petit bonhomme de chemin, on apprend à se connaître au fil des échanges et cela fait aussi partie de ce côté humain que j’apprécie dans les formations, partager les expériences de chacun. Pratiquer dans de bonnes conditions passe aussi par une bonne ambiance de travail après tout ! Le but n’étant pas nécessairement que de se bourriner la tronche toute la journée !
Savoir laisser l’égo de côté, une question de vie ou de mort ?
En parlant de bourrinage, cela me rappelle une anecdote de la veille. Alain Formaggio et Itay Gil nous avait montré une vidéo pour illustrer certains propos, une vidéo assez choquante par ailleurs.
Je ne suis pas adepte du voyeurisme malsain, mais à un moment en tant que prof de self-défense il faut aussi être conscient du monde dans lequel on vit et ne pas faire l’autruche par rapport à la réalité de la violence d’aujourd’hui. On ne voit en effet pas tous les jours des gens se faire descendre en bas de l’immeuble… Du coup il peut être utile de visionner des vidéos de caméras de surveillance ayant pris sur le fait des exemples d’agressions, afin d’analyser ces dernières et d’en tirer des leçons. C’est aussi comme ça que l’on fait évoluer sa discipline, je pense !
Par contre… Âmes sensibles s’abstenir, et je ne conseillerai pas ça à tout le monde…
Toujours est-il que cette vidéo montrait une altercation qui a malheureusement fini dans les faits divers, au Brésil, entre un ex-champion de jiu-jitsu brésilien et un automobiliste a priori lambda, en scooter.
On comprend tout de suite qu’il y a eu un accrochage, et le champion de JJB sort de son véhicule (première erreur…) pour alpaguer la personne d’en face. Très vite la situation devient tendue, en grande partie du fait du pratiquant qui envenime visiblement le conflit, en adoptant une posture très agressive.
Alors que le mec du JJB devient de plus en plus physique, le gars en scooter sort carrément un flingue de sa poche et tient en respect le champion avec son casque et son arme.
En vérité la scène est tellement irréelle que l’on a du mal à y croire quand on a pas vu la vidéo, mais ce qui suit défi toute logique car le champion de JJB, loin d’être impressionné par l’arme, plaque l’individu armé avec un double leg, porté par l’adrénaline et s’étant probablement cru un instant dans une cage de MMA…
L’inévitable finira bien entendu par se produire, puisque l’homme armé finira par se dégager de la prise suffisamment brièvement pour libérer son bras et faire feu à bout portant dans la tête du lutteur, qui mourra sur le coup, face contre terre dans une ruelle sombre. Une triste fin qui aurait pu être largement évitée, si ce n’est encore une fois que l’égo s’est mis au milieu et a pris l’ascendant sur la raison. Tout ça, encore une fois, pour une querelle de bagnole !
La morale de l’histoire, c’est que la rue ce n’est pas le dojo, ce n’est pas le ring, ce n’est pas des arbitres qui sonnent la fin du combat, pas plus que des combattants respectueux des règles en face de vous. La rue c’est sale, c’est imprévisible et c’est dangereux. On ne plaisante pas avec ça, et on doit à tout prix laisser l’égo de côté dans ce genre de situations.
Malheureusement pour lui l’ex-champion de JJB n’aura reçu cette leçon qu’une fois dans sa vie, et elle lui aura été instantanément fatale.
La self-défense, c’est aussi transmettre ce genre de leçons aux élèves, pour qu’ils ne commettent pas les erreurs d’autres personnes qui, eux, auront fait la dure expérience de ces erreurs. C’est une discipline pour se préserver, pour survivre, des attitudes à adopter, faire semblant d’être soumis et rentrer chez soi le soir, embrasser ses enfants avant d’aller dormir. Priorité à la survie !
Fin de journée entre profs
L’après-midi s’est déroulé comme celui de la journée précédente, avec chaque élèves passant à tour de rôle pour mettre en avant sa pédagogie et l’exposer aux critiques constructives de chacun.
Car il ne faut pas oublier que la formation reste avant tout une formation instructeur ! Comme je l’ai déjà dit, un bon pratiquant n’est pas forcément un bon instructeur, d’ailleurs pratiquant et instructeur sont deux rôles bien différents. Il y a un domaine de pédagogie, et un domaine de restitution technique.
Cela dit, à mon humble avis, un enseignant se doit quand même d’avoir un bon niveau technique… On ne peut pas enseigner correctement ce que l’on ne connaît pas, c’est l’idée !
Et ainsi nous sommes passés, démontrant tantôt des défenses sur crochets, tantôt sur uppercut, low kick, etc… Pendant qu’Itay jugeait notre pédagogie.
C’est toujours bon de revoir tout ça, même après tant d’années d’enseignement, surtout face à des pointures comme Itay Gil ou Alain Formaggio. Ce qui est intéressant également c’est que tout le monde est différent, tout le monde a sa propre manière de s’exprimer, de retranscrire les choses, chacun a son style, ce qui est toujours enrichissant pour soi-même.
La deuxième journée s’achève, et je l’ai définitivement trouvé plus physique que la veille. Après un bon bain et un repas copieux, direction le lit pour me refaire une santé !
Armes fatales
Déjà 3 jours ! Je vous épargnerai les commentaires sur mon réveil et mon petit-déjeuner (vous avez un aperçu de ma routine matinale depuis le temps !), tout ce qu’il vous faut savoir c’est que je suis prêt et toujours aussi motivé pour attaquer cette nouvelle journée, dont le thème sera cette fois-ci les défenses contre armes à feu.
À tout dire, cette journée sera moins physique que celle de la veille mais beaucoup plus technique (si c’était encore possible), avec un gros développement sur la théorie, les concepts à retenir vis-à-vis des armes à feu (mise au point nécessaire au vu du thème).
Nous avons principalement axé notre travail sur les réactions des agresseurs armés, domaine où Gil doctorant et Gil militaire excellent. Et oui, il a deux casquettes rappelez-vous !
Ce qu’il faut comprendre, c’est que de manière générale le Krav Maga est travaillé de façon statique. Or le concept d’action-réaction est intrinsèquement lié à l’agression, entendez par là qu’à la première action exercée sur lui ou son arme, l’assaillant aura une réaction plus ou moins prévisible, un mouvement réflexe (généralement de recul ou de désaxement, suivi peut-être d’une frappe… À voir selon le contexte).
L’idée à retenir est donc que dans un conflit il y a du mouvement, l’agression ne se fait pas de façon statique et donc, nous ne devons pas mimer les agressions de façon statique. Aussi simplement que cela. Nous devons intégrer la dimension du mouvement dans nos drills, nos échanges, pour rendre ces derniers plus réalistes.
Bien entendu, il faut assimiler les techniques de base au début ! Mais dès lors que le niveau montera, qu’on atteindra un stade de pratique plus avancé, il faudra passer sur des scénarios dynamiques… C’est essentiel.
J’ai été à plusieurs reprise le partenaire d’entraînement d’Itay, et j’ai donc pris quelques baffes dans la gueule ! Ce n’était donné ni avec malfaisance, ni avec force, mais il faut bien saisir que dès lors qu’on commence à scénariser les choses et recevoir des coups qui perturbent, le travail prend une toute autre dimension. Les baffes ne vont pas vous tuer, contrairement aux balles. Il faut donc arriver à accepter la douleur, accepter la baffe, ne pas se perdre dans ses émotions, ne pas perdre son sang froid et essayer de rester lucide dans le feu de l’action…
Travaillons donc de façon plus réaliste, voilà le message en résumé.
C’est donc dans cette dynamique que nous avons travaillé, en scénarisant les menaces pistolet avec un agresseur qui bouge, un agresseur verbal, des baffes… Du mouvement, quoi ! Un travail qui vit.
Alain Formaggio nous avait déjà mis sur cette voie, mais nous avons vraiment approfondi cet aspect pendant cette journée.
Bien entendu il était impossible de passer outre les retours de terrain d’Itay Gil, puisqu’à la base il a travaillé un long moment dans l’anti-terrorisme en Israël. Les menaces contre armes, c’est un peu sa spécialité !
Les partages étaient d’une qualité tout simplement hallucinante, on est vraiment rentré dans un tout autre niveau de Krav Maga.
Étant un domaine extrêmement technique et réservé vraiment à des situations de la dernière chance, les défenses contre armes sont bourrées de subtilités et l’intervention d’Itay Gil a vraiment apporté à gros boost à mes propres connaissances, ce que j’entends bien utiliser pour faire évoluer mon propre enseignements, mes formations.
Je pense que c’est vraiment en allant à la rencontre de telles personnalités, continuellement, que l’on peut petit à petit cerner toute la richesse technique que tels ou tels experts peuvent vous apporter, et avec le temps comprendre ce qui marche en situation réelle, et ce qui est du domaine de la fiction.
Encore faut-il rester humble et se remettre en question quand il le faut bien entendu, on n’évolue pas quand on refuse d’enlever ses oeillères !
Mon objectif étant de m’approcher le plus possible du réalisme, quelle chance encore une fois d’avoir pu rencontrer un tel expert, et quelle claque !
Alors bien entendu, ce n’est pas avec des pistolets en plastique que l’on se rapprochera d’une situation réelle ; il faut faire avec les moyens du bord, après, en fonction du budget de chacun.
D’où l’importance quand le matériel manque de se mettre en condition, de faire fonctionner son imagination.
Par exemple, dans son dojo en Israël, Itay Gil nous expliquait utiliser des « simunitions » (des munitions d’exercice pour simuler un coup de feu, en résumé) pour former ses élèves (professionnels, précisons-le).
Bien sûr, quand on peut se permettre de pratiquer dans ces conditions, il ne faut surtout pas se priver ! Ça m’a donné envie d’essayer ! Après, il faut remettre les choses dans leur contexte : C’est un entraînement de type professionnel, qui a un coût et qui est réservé pour des besoins bien spécifiques.
Dans un tel entraînement, quand on se prend une cartouche dans le ventre ou que la gestuelle est mauvaise, la sanction est immédiate et vous savez vite où vous en êtes dans votre pratique.
En réalité, et sans trop en dévoiler, Itay Gil nous expliquait que la question n’est pas de savoir « comment » on va placer la technique, mais « quand » on va la tenter. Et quand on a en face de soi un agresseur armé qui bouge, vous comprenez vite que ça ne va pas être évident d’attraper le canon, et que vous êtes vraiment dans la m…. !
La journée se finira donc sur ces quelques réflexions. La suite pour demain !
Entraînement à couteaux tirés
La journée d’aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de la précédente, avec des défenses contre armes blanche cette fois-ci, au couteau et au bâton, puisque nous nous étions longuement attardé sur les armes à feu la veille.
Une journée donc moins axé sur le physique et plus sur la technique, tout comme hier, avec là encore beaucoup de concepts à retenir et, bien entendu, les exercices de la semaine à réviser.
Vu que nous travaillons entre 10 et 15 techniques par jours, ça commence à faire beaucoup de choses à retenir !
La journée était riche en enseignements sur la façon d’appréhender les armes blanches en self-défense, et Gil a battu en brèche pas mal d’idées reçues souvent dangereuses en pratique, illustrant ses propos de techniques de désarmement farfelues (et leurs conséquences).
Dans un autre registre j’ai également appris que la formation ferait l’objet d’un examen d’une matinée, demain, ce qui promet d’être intense ! J’avais en effet compris à tort que l’examen était continu.
Bien que nous ayons tous été jugé apte à réussir a priori, il y aura donc un examen final pour s’assurer que tout a bien été assimilé.
4 jours de formation, comme c’est passé vite ! C’était très intense, et j’ai clairement eu de la chance d’avoir pu intégrer cette promotion. C’est un budget évidemment, entre le prix du stage lui-même, le déplacement et l’hébergement, j’en ai eu pour plusieurs milliers d’euros, mais loin de m’en plaindre j’estime en avoir eu pour mon argent ! Et rappelez-vous qu’il y a une différence entre « combien ça coûte » et « combien ça vaut ». Là je peux vous assurer que la formation valait largement son coût.
Ce n’est sans doute pas à la portée de toutes les bourses mais, comme on dit, il faut savoir ce que l’on veut, et on a les moyens que l’on se donne. Pour quelqu’un comme moi qui enseigne et fait des formations en ligne, c’était toutefois un must. C’est le savoir qui est littéralement venu chez nous, alors qu’il aurait fallu aller en Israël en temps normal, se former dans le club de Gil, etc…!
Bref ! Assez peu de choses à raconter aujourd’hui ; demain c’est la sélection finale, mais je suis assez serein. À demain pour le verdict !
Le mot de la fin
Ça y est les amis, l’examen s’achève et me voilà instructeur de Protect Krav Maga, ainsi que toute la promotion d’ailleurs ! Ce qui ne m’étonne pas du tout car le groupe était vraiment d’un très bon niveau.
Je n’aurai malheureusement pas pu filmer l’examen car son contenu était bien entendu confidentiel, à l’exception de la remise des diplômes dont j’aurai grappillé quelques images !
J’ai fait de mon mieux pour vous retranscrire mes impressions, en espérant vous avoir donné envie de vous renseigner sur ce grand expert qu’est Itay Gil et, pourquoi pas, participer à l’un de ses stages ?
Je vous invite bien entendu à regarder la vidéo que j’ai tourné, dont cet article est une retranscription à peu près fidèle ! C’est toujours mieux d’avoir les images et le son en plus !
De mon côté je ressors vraiment grandi de cette semaine, mon premier objectif une fois rentré chez moi sera de digérer ce contenu colossal et de l’intégrer le plus efficacement possible dans mes formations en ligne. Cela fera l’objet d’une grosse mise à jour et contribuera à rendre encore meilleur le contenu que je met à disposition de mes élèves, qu’ils soient physiques ou virtuels !
Je veux vraiment offrir le meilleur dans ce support, qui sera le plus peaufiné possible car le numérique est une véritable aubaine de nos jours pour enseigner et transmettre son savoir à un maximum de personnes. Autant faire les choses bien, donc !
J’espère que vous aurez pris plaisir à lire cet article, merci d’être allé jusqu’au bout de ce roman et de mon côté je vous dit à très bientôt pour encore plus de contenu exclusif !
Site officiel d’Itay Gil et de la méthode Protect Krav Maga: https://protect.expert/
Chaîne youtube d’Itay Gil: https://www.youtube.com/channel/UCayCWnyg9GpQaRzZ8RzZCdA
Page Facebook de la méthode Protect Krav Maga: https://www.facebook.com/protectacademy/
Itay Gil sur Twitter: https://twitter.com/dritaygil