Les entraînements de self-défense ont pour but l’apprentissage de techniques restituables en situation réelle. Pour ce faire, la phase d’apprentissage consiste à décortiquer les techniques et les concepts sous-jacents, puis à travailler ces techniques au mieux avec un partenaire.
Cela dit pour que l’entraînement (et la discipline elle-même) porte ses fruits, il est important, une fois la phase d’acquisition technique dépassée, de scénariser un peu les échanges !
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Scénariser l’entraînement pour recalibrer le cerveau
Nous en parlions dans de précédents billets du blog : Le cerveau ne sait pas faire la différence entre un souvenir vécu et une image mentale créée de toute pièce. Lorsque nous parlions de l’importance de la visualisation en self-défense, ou encore de créer un effet de déjà-vu à l’entraînement, nous évoquions déjà le fait de scénariser les entraînements.
Mais concrètement, comment ça marche et pourquoi s’embêter à se mettre en scène ?
Scénariser l’entraînement consiste tout simplement à jouer le rôle d’un agresseur réel : Insultes, bousculades, gifles… Lorsque vous le pouvez, quand vous connaissez bien votre partenaire d’entraînement, car bien entendu cela peut se révéler un peu délicat à mettre en place lorsque vous travaillez quelqu’un avec qui vous n’êtes pas à l’aise !
Nous sommes habitués à jouer la carte de la complaisance à l’entraînement, ce qui crée des biais cognitifs contre-productifs sur le long terme. En associant l’image d’une agression à une interpellation mollassonne, sans envergure, nous ne nous préparons pas à la réalité de la rue, et lorsque cette dernière nous tombe dessus le cerveau n’est pas prêt à réagir car il n’a pas « vécu » cette situation.
La réalité, c’est la violence. Il faut donc imiter cette violence, a minima verbale, pour préparer l’esprit à cette éventualité et l’ancrer dans sa mémoire.
Sans aller jusqu’à systématiser cet exercice (bien que cela ne puisse pas faire de mal, dans l’absolu !), il est donc très important de scénariser de temps en temps les échanges !
Scénariser pour corriger ses défauts
Créer l’illusion d’avoir vécu une situation de conflit est une bonne chose, car cela vous permettra de mieux gérer votre stress en cas de conflit. Vous aurez déjà vécu la situation (fictivement), vous serez donc en terrain connu. Mais encore faut-il savoir bien réagir !
L’autre grand intérêt de la mise en place d’un scénario est de pouvoir tester vos réactions en condition.
Vous verrez directement si vos prises d’initiatives sont les bonnes : Ais-je eu raison de déclencher à ce moment ? Ais-je vu venir le coup ? Aurais-je eu le temps d’agir si j’avais fait telle action ? Aurait-il mieux valu fuir dans telle situation ? Est-ce que je suis resté dans les clous au niveau de la légitime défense ? Etc…
Il y a matière lorsqu’il s’agit de remettre en question ses techniques, tout ne sera pas rose mais le but est de faire au mieux à l’entraînement, de prendre le temps de se corriger… Car on en a encore le temps, à ce stade !
Scénariser une agression est le meilleur moyen de se jauger « en condition » et de recueillir les avis de votre enseignant pour améliorer ce qui doit l’être. Il s’agira ici de peaufiner au maximum vos réactions, car on part du principe que la technique est acquise et qu’il ne reste plus qu’à polir les détails.
C’est également le meilleur moment pour bosser votre capacité d’improvisation, car vous le verrez, il devient nettement plus compliqué de réagir quand on ne sait pas d’où partira l’attaque, ni quand.
Et comme il ne faut pas rester paralysé, il va falloir enchaîner sur quelque chose dans le feu de l’action. Idéal pour travailler efficacement ses acquis, en somme.
C’est un exercice qui ne commence malheureusement à être intégré dans le cursus qu’à haut niveau, ce qui est regrettable car à vrai dire, absolument rien ne s’oppose à ce que des nouveaux venus pratiquent dans ces conditions !
Plus tôt vous intégrerez cette manière de faire dans vos entraînement, meilleure sera votre rendu technique. Résultat garanti !