La self-défense repose sur l’apprentissage de techniques de défenses, étudiées pour être les plus simples et efficaces possibles, pour telle ou telle situation d’agression, et donc le plus facilement mobilisables pour le cerveau.
Comme dans toute discipline, la visualisation joue un rôle absolument primordial dans le processus d’apprentissage. La capacité à se projeter dans l’exercice permet de mieux préparer le cerveau à la mise en situation désirée. Explications.
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Une question de neurones
Souvenez-vous, nous en parlions déjà dans un article consacré à l’importance de créer un effet de déjà-vu.
Nous expliquions alors sommairement les mécanismes à l’œuvre au niveau de la mémoire.
Rappelons à toute fin utile qu’en l’état des connaissances scientifiques, il est admis que le cerveau ne peut pas faire la différence entre un souvenir vécu et une projection mentale (c’est-à-dire une représentation fictive d’une scène, dans votre esprit).
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les jeux de rôle en self-défense sont efficaces et reconnus par les professionnels : Ils permettent d’ancrer dans la mémoire une séquence fictive d’agression ainsi qu’une gestuelle appropriée, taillée sur-mesure pour répondre le plus efficacement possible à cette agression.
L’imagerie mentale permet déjà en temps normal d’améliorer ses performances. En self-défense, nous allons un peu plus loin en mettant en scène physiquement des scénarios concrets, ce qui permet d’ancrer un peu mieux encore ces derniers dans la mémoire.
Par la répétition, ces souvenirs créés de toute pièce seront plus facilement accessible par le cerveau, car les connexions synaptiques associées à ce souvenir sont régulièrement sollicitées (elles ne se rompent donc pas).
Le cerveau juge donc que cette information est digne d’intérêt et la stockera à proximité pour être rapidement mobilisable, pour vulgariser le mécanisme.
La self-défense n’est d’ailleurs pas le seul domaine exploitant ce principe. Déjà dans les arts martiaux, le principe des kata, tao et autres poumsé étaient de mettre en forme un combat fictif…
L’intérêt de ce travail est de permettre, le jour J, de maximiser vos chances de ne pas être pris au dépourvu face à une situation qui ne sera plus tout à fait inconnue. Du moins, si vous parvenez à rester lucide, ce qui n’est pas évident sous stress.
Encore faut-il, pour cela, avoir préparé en amont une multitude de scénarios.
Travailler au ralenti avec les photographies mentales
Ce que j’appelle, dans mon jargon, une photographie mentale est donc un instantané d’une action, découpée morceau par morceau.
Lorsque je préconise de faire des photographies mentales, j’entends par là qu’il faut décortiquer les techniques à l’entraînement et, notamment, les attaques.
Il faut prendre le temps de bien s’imprégner de chacune des phases de l’attaque, et comprendre à chacune de ces phases quelle est la situation : Où est le danger ? Que peut-on faire à tel moment ?
Le principe rejoint donc celui de l’imagerie mentale. C’est un préliminaire nécessaire qu’il convient d’exécuter consciencieusement dans la phase d’apprentissage.
Une fois la technique assimilée, on peut ensuite passer à l’étape supérieure et mettre plus de punch.