Désarmer un agresseur muni d’un couteau est très complexe, et tout ne se passe malheureusement pas comme dans les films lorsque l’on tente d’agir (en dernier recours). Les chances de se faire trancher sont quasi de 100%, de façon plus ou moins grave. C’est pourquoi il est bon de rappeler qu’un désarmement au couteau ne doit être tenté qu’en cas d’impératif absolu !
Maintenant que le cadre est posé, penchons-nous sur les principes d’un désarmement réussi.
Table des matières
Rappel du contexte
Lors d’une agression au couteau, il existe grosso modo 3 situations :
- L’agresseur veut vous racketter et présente son arme bien en évidence pour vous intimider,
- L’agresseur veut vous tuer vous en particulier et va vous planter de très près et très rapidement (à multiples reprises),
- L’agresseur est un déséquilibré qui veut planter tout ce qui bouge, son arme est donc visible (contexte terroriste par exemple).
Dans le premier cas, il est bien entendu conseillé de coopérer. Il n’y a pas grand chose à ajouter à ce niveau, car il serait parfaitement inconsidéré de vouloir maîtriser un individu qui vous laisse une chance de survivre. Cela représente la grande majorité des agressions au couteau.
Rappelez-vous : La fuite avant tout !
Dans le deuxième cas, il n’y a pas grand chose à faire. Dans la plupart des cas, les victimes d’agression au couteau ayant survécu témoignent n’avoir pas vu venir le coup….
Même en étant raisonnablement vigilant, il est peu probable d’arriver à contrer une telle attaque.
Dans le dernier scénario, le couteau est visible et il est possible de tenter quelque chose. C’est par exemple le cas de figure où un terroriste vient de planter un tiers et s’avance vers vous.
Si vous n’avez pas d’autre choix que de riposter, il va falloir rentrer dans le lard à fond !
La technique
Il existe plusieurs techniques de désarmement, en self-défense comme dans les arts martiaux, contrairement aux armes à feu (contre lesquelles certains instructeurs prennent le parti de dire qu’il est impossible de se défendre). Les couteaux, à bien des égards, peuvent cependant être considéré comme une menace plus grande dans la rue qu’une arme à feu en raison de la facilité de s’en procurer, de la dangerosité de l’arme elle-même et de la facilité à la dissimuler.
Vous ne verrez que très rarement venir un coup de couteau, tenez-vous le pour acquis.
Le schéma typique qui se dégage lors d’une attaque est le suivant :
- L’agresseur attaque au couteau vers le ventre, de bas en haut,
- Vous parvenez à bloquer le bras armé,
- Vous rentrez en lutte.
Dès lors que la lutte est engagée, ce n’est qu’une question de temps avant que l’agresseur ne parvienne à se dégager, à changer de prise ou à vous percuter avec son poing/pied libre. Il faut donc réagir rapidement avant que la situation ne vous échappe. Il est en effet très hasardeux de maintenir une prise sur un bras armé plus de quelque secondes !
Parmi les propositions plus ou moins opérationnelles qui peuvent être formulées en la matière, une technique de désarmement qui revient très souvent en self-défense consiste à faire un mouvement d’aller-retour vigoureux avec le couteau contre la cuisse de l’adversaire, afin de faire levier sur le poignet et éjecter l’arme (tout en provoquant des dégâts au passage).
Pour que la technique fonctionne, la lame doit être perpendiculaire à la cuisse. Si l’angle est plus ouvert, le risque est que l’action de levier contre le poignet ne soit plus assez puissante pour faire lâcher prise d’une part, et que la lame ne touche tout simplement pas la cible d’autre part.
Sur un angle de 90°, vous maximisez vos chances de toucher la cible en bénéficiant de toute la longueur de la lame.
Démystifier les désarmements
Il est très compliqué de désarmer un adversaire parce qu’on l’a voulu. En général, c’est l’opportunité qui déclenche l’action !
Dans les arts martiaux traditionnels, les techniques de désarmement passent souvent par des clés articulaires. Dans un contexte plus réaliste, il est extrêmement difficile de caser une clé ! Non seulement vous serez sous l’emprise du stress, ce qui réduira grandement votre capacité à exécuter correctement des techniques complexes, mais en plus de cela l’agresseur va se débattre !
Les clés articulaires ne sont pas à jeter pour autant, mais insistons encore là-dessus : C’est l’opportunité qui va déclencher l’action ! Autrement dit, ce n’est que si toutes les étoiles sont alignées qu’il est envisageable d’exécuter une clé, pas avant (et surtout pas parce que vous aurez décidé de faire une clé).
Autre point sur lequel il est important d’insister : Les couteaux en plastique semi-rigide se plient à l’entraînement ! Ce qui veut dire que oui, la technique fonctionne bien mais avec un VRAI COUTEAU, rigide, qui coupe !
Inutile de s’étonner, donc, si à l’entraînement certains partenaires ne lâchent pas systématiquement le couteau ! Cela n’enlève rien à l’efficacité de la technique en situation réelle.
Encore faut-il faire preuve de bon sens pour le comprendre !