La self-défense contient un certain nombre de techniques. Assez peu en comparaison des arts martiaux (qui, eux, sont très fournis en général), mais très concrets et aspirant à un maximum d’efficacité pour un minimum de risques.
Cela étant dit, tenir un discours réaliste c’est notamment aborder une composante essentielle qui est le contexte de l’agression et le contexte de la riposte. Explications.
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La notion de contexte
Nous avons pu aborder le sujet dans de précédents articles, mais il est important de rappeler qu’une agression est particulièrement chaotique et que son déroulé peut être déclinée en une infinité de variante. Il y a autant de façon d’agresser ou d’être agressé qu’il y a d’individus, même si force est de constater que des schémas types se dessinent.
C’est d’ailleurs sur ces structures communes d’engagements que se reposent les disciplines de self-défense, proposant un panel technique à même de répondre à la majorité de ces situations (mais, malheureusement pas 100% des cas, ce qui serait délicat).
Pour autant, un élément qui est difficile à travailler pour le pratiquant est le contexte. Parce que chaque agressions renferment une part d’aléatoire, d’impondérables (une nuisance visuelle par exemple, un obstacle sur la voie de fuite, un sol glissant, etc…), le contexte de chaque agression peut varier du tout au tout et rendre totalement inopérantes certaines techniques. Comme expliqué précédemment dans un article, il n’y a aucune certitude en self-défense !
Bien que les ripostes soient étudiées pour être adaptables à la plupart des configurations, il faut garder cette donnée en tête. Cela passe par une vigilance accrue, être « éveillé » face à son environnement… Et être capable d’improviser.
L’improvisation peut être travaillée en cours, et dans une moindre mesure le contexte, par le biais de jeux de rôles thématisés.
Cela dit ce travail représente une réelle difficulté la plupart du temps pour les élèves, premièrement car la plupart n’arrive pas à s’investir suffisamment dans leurs jeux de rôles, deuxièmement car, malgré tout, l’aspect aléatoire demeure difficilement reproductible…
Le travail d’improvisation est pourtant fondamental et est un outil absolument indispensable pour tout bon pratiquant. Il est donc essentiel d’affûter ses réflexes et de travailler une aussi grande variété de situations que possible en cours, avec les moyens du bord.
« Au dojo tout va bien, dehors rien ne va plus »
Le confort du dojo et sa sécurité peuvent induire en erreur n’importe quel pratiquant sur sa capacité à réagir en situation réelle. C’est une réaction naturelle, aussi il est important de remettre les pendules à l’heure dans cet article et de rappeler qu’absolument personne, enseignant ou élève, n’est à l’abri d’une déconvenue.
Aux éléments décris plus haut s’ajoutent en effet le stress, la peur, l’inconnue… Seuls des individus habitués à ces situations conflictuelles peuvent, avec le temps, s’adapter (forces de l’ordre, militaires, agents de sécurité, …), mais cela demande un travail sur le moyen/long terme.
Et parce que nous travaillons dans un certain confort (nous ne risquons pas nos vies en cours), le danger réside en la possibilité de se déconnecter, petit à petit, de cette réalité (dans le pire des cas de prendre les entraînements comme un jeu).
Il est facile d’oublier qu’une riposte réussie dépend de nombreux facteurs : Le timing de la technique (la bonne technique ? Au bon moment ?), l’équilibre (sous effet tunnel, les capacités motrices sont altérées), l’intégrité physique (avez-vous reçu un coup ? Si oui, quels sont les dégâts ? Êtes-vous toujours apte à utiliser votre corps à 100%, ou le coup vous a-t-il incapacité ?), etc…
Rajouter à cela l’aléatoire, comme nous l’avons dit précédemment, et vous comprendrez qu’effectivement « au dojo tout va bien, dehors rien ne va plus ».
À méditer longuement !