Les défenses sur attaques au couteau sont particulièrement délicates à aborder en self-défense. D’un côté, l’objet de l’autodéfense est d’apprendre à se défendre au mieux contre un maximum de situations d’agressions ; de l’autre, cependant, il ne faut pas se leurrer : Il est pratiquement impossible de sortir indemne d’une attaque au couteau (entendez par là, sans une entaille au minimum).
Prendre la fuite sera systématiquement le but à rechercher en cas d’agression, mais c’est véritablement un impératif vital face à une arme.
Pour bien appréhender toute la difficulté d’enseigner des défenses sur attaques au couteau, encore faut-il que les élèves soient conscient des différentes dimensions que revêtent lesdites attaques, à savoir :
- Les changements d’angles de frappe
- Le changement de prise
- Les déplacements
- Les frappes
Table des matières
Les angles de frappe
En entraînement classique, style dojo, changer d’angle pendant une attaque est vu comme une feinte. Les attaques et défenses étant codifiés, l’élève qui change d’angle d’attaque au dernier moment est vu comme un petit plaisantin. Et d’une certaine manière c’est effectivement le cas, puisque ce dernier est sorti du cadre de l’exercice d’apprentissage.
Cependant il faut savoir rester lucide quant à la réalité des choses : Il n’y a pas de « feintes » dans la rue, il y a une attaque. Point barre. Le changement d’angle fait partie de cette réalité, il faut donc en prendre compte et s’adapter, ce qui, il faut le reconnaître, est particulièrement ardu.
Le changement de prise
Un agresseur vous attaque avec son arme en main droite, et vous parvenez à intercepter le coup. Mieux encore, vous arrivez à contrôler le bras droit. Parfait !
Vous avez fait la moitié du chemin.
Jusqu’à preuve du contraire nous sommes en effet tous pourvus de deux membres supérieurs, et l’agresseur n’a pas d’intérêt à conserver son arme dans une main immobilisée.
Et sans même évoquer l’hypothèse d’une clé de bras… L’attaquant peut tout à fait vouloir vous leurrer et changer de prise en cours de route.
N’oubliez pas, nous sommes dans la rue, tout est permis !
Les déplacements
Ô grand malheur, en plus d’avoir deux bras, l’agresseur a aussi deux jambes et ne va pas hésiter à les mettre à profit pour se déplacer, aussi surprenant que cela puisse paraître pour un pratiquant habitué au confort des échanges amicaux.
Sur les côtés, de face, de profil, dans le dos, avec ou sans esquive, en bondissant, etc… L’agresseur est libre de ses mouvements et ne va pas hésiter à se déplacer (généralement en tentant de casser la distance au maximum). Soyez particulièrement vigilant quant à la gestion des distances de combat et de votre environnement pour ne pas être pris au dépourvu !
Les frappes
Maintenant que nous avons compris qu’un agresseur utilise ses 4 membres pendant une agression… Il devient plus facile de comprendre qu’il peut à tout moment les utiliser pour frapper… !
Si nous conseillons de focaliser notre attention au maximum sur le couteau (qui représente un danger mortel devant à tout prix être neutralisé), il faut garder à l’esprit que tout membre opérationnel demeure une source de danger.
Là encore la gestion des distances sera primordiale afin de faire jouer au maximum sa vision périphérique (qui sera fortement perturbée, le regard étant focalisé sur le couteau).
Une fois ces 4 principes d’une attaque au couteau intégrés, vous comprendrez que l’on ne se défend pas contre une telle menace sans y laisser des plumes (façon Hollywood)…
À moins d’être dans l’obligation absolue de réagir (dans le cadre d’une attaque terroriste par exemple, si l’individu est déterminé à vous tuer sans possibilité de négociations), il est donc avisé de ne pas jouer aux héros dans ce genre de situations…
Sauf à être prêt à y passer.