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Prolongement du RÉFLEXE NATUREL [Self défense]

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Le savoir est un acquis, qui se travaille sur la durée par la pratique. L’acquis s’oppose à l’inné, qui lui est instinctif. Ce n’est donc pas un savoir à proprement parler, c’est une réaction automatique face à un stimulus quelconque, réaction sur laquelle nous n’avons généralement pas de contrôle.

C’est le fruit de l’évolution, irrémédiablement gravé en nous. Malheureusement ces réflexes peuvent se révéler contre-productifs en cas de danger, car ce qui était valable à la préhistoire ne l’est plus aujourd’hui (le cerveau n’ayant pas évolué aussi vite que la civilisation !).

Pour contrebalancer cela, il est utile de travailler dans le prolongement des réflexes premiers.

Réflexe VS automatismes : Quelle différence ?

Nous l’avons dit, le réflexe est une réaction face à un stimulus.

Pour vulgariser tout cela, le cerveau, qui traite en temps normal l’information avant d’envoyer la réponse adéquate, n’intervient pas dans la réalisation d’un réflexe car le circuit de l’information est plus court. Suite au stimulus, un signal est capté et transmis par un récepteur (par exemple les nocicepteurs de la peau qui véhiculent l’information de la douleur), signal qui transite vers la moelle épinière ou le tronc cérébral qui, en retour, vont envoyer un second signal vers les fonctions motrices afin de provoquer une réaction (retirer sa main du feu, par exemple).

Autrement dit, trois phases vont s’enchaîner : La perception de l’information, le traitement de l’information, puis la réponse. Cet enchaînement d’évènements forment le temps de réaction.

Le cerveau ne va traiter l’information à aucun moment de ce processus, qui ne va durer que quelques millisecondes (la durée variant selon la nature du stimulus, qu’il soit visuel, auditif, tactile, etc…).

A contrario, un automatisme n’est pas un mécanisme inné, c’est un acquis. Les informations reçues transitent donc vers le cerveau, qui va analyser et traiter ces dernières. Le temps de réaction est un peu plus long dans ce cas de figure, et bien que la répétition des automatismes diminue ce temps de réponse, le cerveau ayant l’habitude de traiter cette information, il demeure une portion de trajet incompressible de l’influx nerveux.

De ce fait, le réflexe est un mouvement par essence plus rapide que l’automatisme.

Les techniques de self-défense, vous l’aurez compris, sont donc des automatismes (telle attaque doit engendrer telle défense).

vue d'artiste d'un corps humain sous rayon x, mettant en avant le cerveau et la moelle épinière, avec une main levée en protection devant le front
Lever les mains pour se protéger d’une attaque est un réflexe ; la réaction sera amorcée avant même que le cerveau n’ait traité l’information.

Optimiser ses automatismes par le prolongement des réflexes

Réflexes et automatismes sont tout deux parasités par le stress, qui survient nécessairement face au danger. Les réflexes prévalant sur les automatismes, certains d’entre eux peuvent parfois se révéler absolument néfastes (c’est par exemple le cas de l’effet de sidération, où la victime est paralysée par la peur). Nous ne sommes pas égaux à ce niveau, et parfois un auto-conditionnement assez poussé peut être nécessaire en sus du travail de self-défense afin d’entraîner le cerveau à se sortir de cette paralysie dans la fraction de seconde qui suit le réflexe de tétanie. Encore faut-il être conscient d’être une personne sujette à ces effets de sidération, ce qui suppose en général d’avoir déjà été victime d’une agression

Une chose est sûre cependant, un réflexe sortira systématiquement en premier en cas de danger, même sous stress.

Si les réflexes naturels sont plus rapides que les automatismes et qu’ils ressortent plus facilement sous stress, il convient donc d’adapter le travail des automatismes en conséquences.

Quand on sait qu’il ne reste qu’un petit pourcentage de votre acquis technique sous stress, on est tenté de se demander l’intérêt de travailler des techniques. La réponse coule pourtant de source : Il vaut mieux avoir 5% de quelques automatismes que 0% de rien du tout, car dans le second cas de figure vous aurez 100% de chances de vous faire mater !

Il faut cependant travailler intelligemment et prendre conscience que premièrement la gestion du stress se travaille (mieux vous saurez gérer votre stress, mieux ressortiront vos techniques), et que deuxièmement les techniques doivent suivre une certaine logique.

Si votre riposte est trop complexe et va à l’opposé de vos réflexes naturels, cette riposte est vouée à l’échec dans la majorité des cas.

Ainsi, plutôt que de prendre le contre-pied d’un réflexe basique comme l’action de lever les mains pour se protéger d’une attaque, il est préférable de travailler dans la continuité de ce mouvement !

Dans ce cas de figure, plutôt que de simplement lever les mains en protection, le travail technique en self-défense consistera à prolonger ce mouvement par un cover, par exemple.

C’est cela que nous entendons par le prolongement des réflexes. L’idée n’est pas de travailler contre le réflexe mais dans sa continuité, afin que l’enchaînement soit le plus fluide possible.



Comprendre le concept de « temps de réaction »: http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/neurosciences/outils-numeriques/temps-de-reaction-investigation-variabilite-et-traitements-statistiques-des-donnees/comprendre-1/le-temps-de-reaction-quest-ce-que-cest

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