La gestion de la violence physique est au cœur de la self-défense, c’est autour de cette dernière que s’articulent les cours la majeure partie du temps. Cela passe par des exercices de défense sur des agressions scénarisées (avec saisie, sur une simple menace, avec tentative de coup de poing, etc…), afin de préparer le cerveau à réagir dans telle ou telle situation et éviter la paralysie face à l’inconnu.
La self-défense intègre également un enseignement plus théorique : Compréhension de la biomécanique, gestion du stress, gestion de l’agression par la parole, etc…
Nous allons aujourd’hui brièvement aborder la question de la violence verbale, et pourquoi l’intégrer aux exercices de self.
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La violence verbale fait partie intégrante des agressions
Outre la dimension « physique », une agression comporte un aspect psychologique à prendre en compte : Le potentiel choc de la victime vis-à-vis de la violence verbale.
Nous ne sommes en effet pas tous habitués à nous faire violenter de la sorte, et certaines personnes peuvent se sentir perturbées dans une telle situation, ne sachant comment réagir ni comment entamer un éventuel dialogue avec l’agresseur, afin de faire redescendre la pression.
Il y a toutefois un point positif à cette situation : Un agresseur qui s’exprime est un agresseur dont l’objectif n’est pas, vraisemblablement, de vous tuer. Il attends quelque chose de vous, c’est pourquoi il prends la peine de vous mettre la pression verbalement (un agresseur qui voudrait simplement vous planter ne se donnera pas la peine de vous avertir de son approche).
Bien entendu, coopérez autant que faire se peut ! Des biens matériels valent moins que votre vie, nous ne saurions suffisamment le répéter.
Toujours est-il qu’il est difficile de faire baisser la tension pendant une agression, et cela l’est d’autant plus lorsque nous subissons l’agression sur deux fronts.
Une personne insuffisamment préparée à la réalité de la rue sera rapidement dépassée par les évènements. Pour sensibiliser à cette réalité, la solution passe par des jeux de rôle correctement scénarisés à l’entraînement.
Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air ! Joindre la parole au geste (sans même s’insulter) est assez déstabilisant en cours, entre personnes respectables et qui se respectent. Tout un tas d’inhibitions sociales sont à l’oeuvre, et même dans un tel cadre il est difficile de « lâcher la bête ».
La violence verbale est un leurre
Ne prêtez attention aux paroles de l’agresseur que dans une certaine mesure, et ne vous laissez pas submerger par ces dernières ! Si votre agresseur vous réclame quelque chose, vous devez être en mesure d’identifier quoi, mais cela s’arrête là. Tout le reste doit être filtré. Les insultes doivent rentrer par une oreille et ressortir de l’autre, en somme. Ce ne sont que des mots, le danger est ailleurs !
Ne vous focalisez surtout pas sur les paroles intimidantes, les menaces ou les injures. Ne monopolisez pas votre attention sur des détails vain !
L’égo parle souvent, c’est un fait. Des personnes avec un fort égo seront tentées de prendre tout pour argent comptant, de bomber le torse et de foncer tête baissée pour « rétablir l’honneur ». Ce seront bien entendu les premiers à se prendre un revers.
Soyez plus malin que l’agresseur, ne rentrez pas dans son jeu et focalisez-vous sur le vrai danger : La position des membres, l’environnement, les voies d’échappatoire, etc…
Si l’agresseur arrive à prendre l’ascendant psychologique sur vous, il aura fait la moitié du travail (voire plus).
Exercer vos aptitudes physiques est important pour vous déployer avec suffisamment de vivacité, travailler votre mental est indispensable pour garder le contrôle tant de votre personne que de la situation. Un individu avec un mental fragile est condamné à subir les évènements ainsi que ses pulsions (souvent contre-productives).